Découvrir… Le défilé du carnaval - Misto Quente

Découvrir… Le défilé du carnaval

Le 13 octobre 2014 : Actus | Étiquettes : , , | No comments

bresil

Bon, on a des écoles, qui ont des chansons, et un sambodrome. Mais concrètement, comment ça se passe ?

 

Le carnaval se prépare sur tout l’année, c’est-à-dire que dès que l’un est fini on s’atèle très vite à la conception de celui de l’année suivante.

Tout commence par le choix d’un thème (enredo). C’est le carnavalesco de l’école qui propose. Le carnavalesco c’est le responsable du défilé, de sa conception à sa réalisation, le metteur en scène du spectacle.

 

Une fois le thème choisi, le dessin des chars allégoriques (alegorias) et des costumes (fantasias) commence. Les écoles du groupes spécial ont à leur disposition les hangars de la cidade do samba pour stocker et construire leur chars. Chaque carnavalesco rivalise pour créer le plus grand, le plus beau et le plus extravagant. Seulement attention, l’entrée du sambodrome est à angle droit, parfois, ça ne passe pas 😀

 

Quand le samba-enredo est choisi et les arrangements écrits, ont lieu en parallèle, dans la quadra, les répétitions (ensaios) pour les musiciens mais aussi pour tous ceux qui feront partie du cortège dans les différentes sections (alas). Tout le monde doit danser et chanter en harmonie, avec qui plus est, un costume probablement encombrant le jour J.

 

Quand la date du carnaval se rapproche, chaque école a la droit à 2 répétitions dans le sambodrome (ensaios tecnicos) sans costume et avec des chars fictifs (ne surtout rien dévoiler avant le dernier moment).

Il s’agit là de s’assurer du son et du bon ordonnancement du cortège, et de son avancée régulière le long de l’avenida (c’est noté par les juges).

La structure du cortège, justement, obéit à des codes bien établis :

 

Il s’ouvre par la commission de front (comissao de frente), une section de danseurs (entre 10 et 20 environ) qui exécute une choregraphie de haute volée. En 2010, Tijuca avait proposé un spectacle de transformistes assez bluffant (voir ici). Souvent le spectacle (car c’en est un a part entière) part ensuite en tournée dans le pays.

 

Ensuite un premier char (leur nombre doit être compris entre 5 et 8) ouvre la roue aux alas. Chaque char et chaque ala illustre un vers ou plus du samba-enredo (ça compte dans la note du thème).

Dans les alas, les membres de la communauté, les parents, les enfants, les amis, … sur les chars, on voit des danseurs plus expérimentés, et au somment bien souvent, une belle danseuse tout en plume (destaque) qui évolue sur une petite plateforme, à plusieurs mètres au dessus du sol.

 

Voici la batterie qui arrive, devant elle, un couple de danseurs de niveau ++++ qui agite la bannière de l’école et effectue des passes très élaborée : la porta-bandeira et le mestre-sala.

Puis la reine de batterie, élue au sein de l’école chaque année. Elle est là pour galvaniser et le public et la batterie.

La batterie, donc, bien rangée, en belle lignes droites 🙂

 

On trouve également, quelque part dans le cortège, une ala de bahianaises (bahianas), en costume traditionnel. C’est une composante obligatoire, elle doivent être 100 minimum.

Régulièrement, des passistas, danseuses de samba, ponctuent les alas.

 

Enfin, en fermeture de défilé, on trouve les anciens de l’école, la vieille garde (velha guarda). Le temps du défilé étant imparti (entre 65 et 80 minutes), et que c’est le passage du dernier participant sur la ligne qui arrête le chronomètre, il n’est pas rare de voir les gens de l’organisation chargés de l’assistance (apoîos) pousser un peu au cul les pauvres petits vieux qui ont parfois du mal à tenir sur leur deux jambes.

 

Les apoios, justement, et les directeurs de batterie, doivent être au maximum 250. Le nombre total de participants doit être compris entre 2500 et 4500.

Avant de s’engager à leur tour dans le sambodrome, les écoles se regroupent et attendent sur l’avenue du président Vargas, perpendiculaire au Sapucai, c’est la concentration (concentração). Les écoles de numéro impair côté ouest, direction Praça Onze (« Correios »), les écoles de numéro pair côté est, direction Central (« Balança mas não cai ») – (Merci le site des Percuterreux)

La bateria s’engage la première pour la chauffe, puis elle se « gare » dans un box sur le côté pour laisser passer la première partie du défilé (armaçao da bateria). Elle reprend sa place à mi-cortège environ.

A l’autre bout du parcours, elle se « parque » à nouveau dans un autre box (recuo de bateria). Comme tout le monde est censé progresser sans s’arrêter et sans faire l’accordeon, on place souvent une ala de passistas, très mobiles pour occuper très vite la place laissée par la batterie sans faire de trou dans le cortège.

 

Ici une petite animation reprenant la structure du cortège (Mme Morin a toujours des petits liens rigolos sous la main)

 

Pour chaque critère décrit hier, 4 juges par critère attribuent chacun une note de 8 à 10. Pour le groupe spécial, ces notes sont rarement inférieur à 9.5-9.6.

On enlève la note la plus basse. Au final on a une note sur 300 (exemple ici)

Quand vous voyez que l’an dernier, Tijuca gagne avec 299.9 points, devant Salgueiro avec 299.7 points, vous imaginez la tension au moment de l’annonce des notes !